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Graisses saturées : huiles de palme et de coco

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Une question d’équilibre

Quels sont les véritables effets des huiles tropicales, palme et coco ? Ne sont-elles pas que des aliments riches en graisses saturées parmi d’autres, ou sont-elles vraiment préjudiciables ?

Tout est question d’équilibre. Les graisses saturées font partie d’une alimentation équilibrée à condition de ne pas dépasser 12% de l’apport en énergie ; et d’augmenter, en revanche, les autres graisses, insaturées, qui proviennent des autres sources végétales. Un tel rééquilibrage apporte la meilleure protection cardiovasculaire.

Comment se placent les huiles de palme et de coco dans tout cela ? Le problème est que nous dépassons la limite de 12% d’apport en graisses saturées, avec en moyenne 14% environ. Ce qui veut dire que si certaines personnes sont bien en dessous, d’autres sont bien au-dessus et parmi eux, des enfants.

Pou rétablir l’équilibre, il faut donc choisir préférentiellement des huiles végétales non tropicales, notamment le colza et l’olive, et réduire le beurre et les viandes rouges grasses. Dans cet ensemble, les huiles tropicales arrivent là où on ne les attendaient pas : dans des préparations industrielles où elles n’apportent ni avantage en goût ni, c’est un euphémisme, en matière de santé. En clair, ces huiles de palme et de coco auraient pu être remplacées par d’autres, non péjoratives au plan nutritionnel, comme nous le verrons plus loin.

Effets sur la santé

L’huile de palme

Riche en une graisse saturée, l’acide palmitique (près de la moitié de sa composition), l’huile de palme augmente le cholestérol total et le cholestérol LDL, (« le mauvais »), en comparaison d’huile de colza, de soja ou d’olive. Elle est souvent associée aux maladies cardiovasculaires.

L’huile de coco

Forte de ses 90% d’acides gras saturés, l’huile de coco augmente le cholestérol sanguin, et notamment le LDL cholestérol (« le mauvais ») en comparaison de nombreuses autres huiles végétales.

En Asie

Dans certains pays d’Asie, ce sont quasiment des ingrédients de base, reconnus comme des problèmes de santé publique. En Inde, des chercheurs ont étudié, en projection, l’effet de taxes sur l’huile de palme pour réduire la mortalité cardiovasculaire. Il y a 30 ans à l’Ile Maurice, sous l’impulsion du gouvernement, l’huile de palme a été remplacée par de l’huile de soja ; parallèlement, le cholestérol sanguin a diminué dans la population.

En France

L’exposition est évidemment moindre ; on en trouve dans quelques produits industriels.  Au plan nutritionnel, les effets de l’huile de palme sont-ils alors anecdotiques, compte-tenu de leur relativement faible diffusion ? Pas tant que cela.

Photo Pixabay – sarangib

En pratique, chez les enfants

Selon le centre de recherche Crédoc, la consommation en graisses saturées par les enfants français atteint en moyenne 13,9% de leur apport énergétique. Rappelons que la limite recommandée est à 12%. Le Crédoc  a estimé que l’huile de palme concourt pour 7% de ces apports. Ainsi, sans l’huile de palme, leur apport en % de l’énergie quotidienne « tomberait » à 12,9%.

Autre approche : très concrètement, quelle est la contribution d’un biscuit à l’huile de palme à l’apport général en graisses saturées ? Si l’on prend l’exemple de biscuits fourrés goût vanille (fourrage entre deux galettes), consommés par des enfants de 10 ans :

  •     une marque A propose un biscuit dont le fourrage est à l’huile de palme ; deux biscuits (40 g) apportent alors 20% des recommandations maximum en saturés de la journée.
  •     une marque B propose ce fourrage vanille aux huiles de palme et de colza ; l’apport en saturés est alors abaissé à 8%, soit moins de la moitié, pour deux biscuits à priori équivalents.

Marque A : 2,7 g de saturés pour 20 g de biscuits, marque B : 1,1 g de saturés pour 20 g de biscuits. Comme en moyenne les enfants français dépassent les recommandations en graisses saturées, cette différence est loin d’être accessoire ; elle correspond à peu près au dépassement. En revanche d’autres biscuits, comme des barquettes fourrées au chocolat, ne contiennent que de l’huile de colza comme matière grasse : leur apport en saturés est bien plus bas, à 4% (6 biscuits, 40 g). D’où l’importance des recettes pour les produits industriels, et la nécessité de lire les étiquettes.

Apports en graisses saturées (en pourcentage des recommandations) de différentes sources d’huile de palme

  •   2 biscuits type cookie aux huiles de palme et de colza (46 g) : 22%
  •   2 biscuits nappés de caramel et de chocolat au lait à la graisse de palme (42 g) : 22%
  •  40 g de biscuits roulé type « cigarette », à l’huile de palme : 22%
  •   3 biscuits type Speculoos à l’huile de palme (35 g) : 12%
  •   2 goûters fourrés chocolat aux huiles de palme et de coco (40 g) : 14%
  •   2 goûters fourrés chocolat à l’huile de palme (40 g) : 9%

 

Photo Pixabay – sarangib

En pratique

Les huiles de palme et de coco, très riches en graisses saturées, déséquilibrent l’alimentation des Français, déjà excessive en ce nutriment. Elles n’apportent pas d’avantage nutritionnel ou gustatif par ailleurs et doivent donc être évitées. Donc, Lisez les étiquettes quand quand vous achetez des produits industriels, et préférez les recettes avec d’autres huiles ! Le Nutri-score est aussi un bon élément d’orientation car il intègre les graisses saturées .

En savoir plus

Les graisses saturées, un groupe varié. En un clin d’œil

Graisses saturées : un équilibre général

Graisses saturées : les produits laitiers

Graisses saturées : le chocolat

Graisses saturées : viande rouge et charcuterie

Graisses saturées : huiles de palme et de coco – Biblio

Mai 2017 révisé en février 2019 © Viviane de La Guéronnière

 

 

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