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La nutrition personnalisée, qu’est-ce que c’est ?
La nutrition personnalisée : enjeux d’avenir
Sommaire
Couples gènes-aliments
Différences entre aliments et compléments
Questions sociétales
Couples gènes-aliments
Dans cette étude réalisée en Suède, les chercheurs observent que les personnes à haut risque génétique par rapport aux maladies coronariennes, peuvent tout de même en réduire substantiellement la survenue. Un mode de vie favorable, qui comprend au moins 3 des 4 facteurs protecteurs : absence de tabagisme, d’obésité, activité physique régulière et bonne alimentation, est associé à une réduction de 46% la survenue de maladies coronariennes.Genetic Risk, Adherence to a Healthy Lifestyle, and Coronary Disease. Khera AV et coll, 2016. New England Journal of Medicine, DOI: 10.1056/NEJMoa1605086. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27959714
Dans ce suivi d’adultes au Royaume-Uni, des facteurs de risque génétiques et d’hygiène de vie influencent la survenue des AVC. En comparaison de ceux qui ont une bonne hygiène de vie et des gènes favorables, les personnes en situation opposée multiplient leur risque d’AVC par 2,3 ; mais avec une bonne hygiène de vie, leur risque n’est augmenté que de 44% (multiplication par 1,44). Genetic risk, incident stroke, and the benefits of adhering to a healthy lifestyle: cohort study of 306 473 UK Biobank participants. Rutten-Jacobs LCA et coll., 2018. BMJ. DOI:10.1136/bmj.k4168. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30355576
Dans cette étude expérimentale chez des fumeurs, une substance détoxifiante des légumes crucifères (groupe des choux), l’isothiocyanate, augmente la dépollution de substances cancérigènes du tabac (benzène, acroléine et crotonaldehyde), mais surtout chez les personnes qui ont les gènes GSTM1 et GSTT1 inactives. 2-Phenethyl Isothiocyanate, Glutathione S-transferase M1 and T1 Polymorphisms, and Detoxification of Volatile Organic Carcinogens and Toxicants in Tobacco Smoke. Yuan JM et coll, 2016. Cancer Prev Res, doi: 10.1158/1940-6207.CAPR-16-0032. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27099270
Dans cette étude comparant des cas de cancer du poumon à des témoins, tous fumeurs, on observe que les porteurs de formes nulles d’enzymes détoxifiants GST et qui consomment peu « d’ITC » (protecteurs, apportés par les légumes crucifères, tels que choux, roquette, moutarde…) ont un risque de cancer du poumon sensiblement augmenté. Si la prise d’ITC est suffisante, on n’observe pas d’augmentation significative du cancer. Note : attention, les effets néfastes du tabac, malheureusement, ne sont pas annulés, l’étude compare des fumeurs entre eux.Dietary Intake of Isothiocyanates: Evidence of a Joint Effect with Glutathione S-Transferase Polymorphisms in Lung Cancer Risk. Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention Spitz M et coll, 2000, 9, 1017–1020. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11045782
Dans cette étude comparant des cas de cancer du poumon à des témoins, une consommation hebdomadaire de végétaux crucifères réduit de façon marquée le risque de cancer chez les porteurs de formes nulles d’enzymes GST. Effect of cruciferous vegetables on lung cancer in patients stratified by genetic status: a mendelian randomization approach. Brennan P et coll, 2005. Lancet 366: 1558–60. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16257343
Dans cette étude comparant des femmes atteintes de cancer du sein à des témoins en Chine, on observe que les formes inactives d’un gène GST avec une trop faible prise de légumes crucifères augmentent le risque de cancer du sein, alors que cet effet est annulé par une prise importante de ces légumes.Cruciferous vegetables, the GSTP1 Ile105Val genetic polymorphism, and breast cancer risk. Lee SA et coll, 2008. Am J Clin Nutr;87:753– 60. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18326615
Dans ce suivi d’une population d’hommes aux USA, un variant du gène MnSOD est associé à triplement du risque de cancer agressif de la prostate, si la concentration de lycopène (qui provient des tomates) est basse. Si elle est élevée, ce risque disparait.Manganese superoxide dismutase (MnSOD) gene polymorphism, interactions with carotenoid levels and prostate cancer risk. Mikhak B et coll, 2008. Carcinogenesis, doi:10.1093/carcin/bgn212. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18784358
Dans cette étude comparant des cas de cancer de prostate à des témoins, une forme génétique « AA » de l’enzyme MnSOD double quasiment le risque de cancer grave si la prise d’antioxydants (sélénium, lycopène (provient des tomates), vitamine E) est basse. Au contraire avec une consommation suffisante de ces antioxydants de source alimentaire, le risque supplémentaire est annulé, la forme « AA » devenant même plus protectrice. Manganese Superoxide Dismutase Polymorphism, Prediagnostic Antioxidant Status, and Risk of Clinical Significant Prostate Cancer. Li H et coll, Cancer Res 2005; 65(6): 2498-504. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15781667
Dans cette étude aux Pays-Bas chez des personnes de plus de 55 ans, le risque de DMLA est plus élevé pour des formes à risque de deux gènes CFH et ARMS2, si la prise d’antioxydants de source alimentaire (zinc, omégas3 marins, lutéine, zéaxanthine et bétacarotène) est basse. Si elle est élevée, le risque supplémentaire disparait quasiment.Reducing the Genetic Risk of Age-Related Macular Degeneration With Dietary Antioxidants, Zinc, and -3 Fatty Acids. Ho L et coll, 2011. Arch Ophthalmol;129(6):758-766. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21670343
Dans cette étude expérimentale chez des personnes déjà modérément atteintes de DMLA, les porteurs du gène à risque CFH augmentent leur risque de progression de la maladie ; un complément en antioxydants en réduit la survenue chez ceux qui n’ont pas le gène à risque. Par contre ce complément est protecteur chez les porteurs d’un autre gène à risque ARMS2. Response to AREDS supplements according to genetic factors: survival analysis approach using the eye as the unit of analysis. Seddon JM et coll, 2016. Br J Ophthalmol. doi: 10.1136/bjophthalmol-2016-308624. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27471039
Dans cette étude réalisée en Australie et aux Pays-Bas, la lutéine et la zéaxanthine sont associées à une baisse de risque de survenue des formes précoces de la DMLA de 20%, et la consommation de poisson riche en omégas 3 à une baisse des formes tardives de 40%, chez les personnes à risque génétique élevé. Genetic susceptibility, dietary antioxidants, and long-term incidence of age-related macular degeneration in two populations. Wang JJ et coll, 2014. Ophthalmology. doi: 10.1016/j.ophtha.2013.10.017. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24290803
Sur l’influence des gènes sur le goût, qui peut être dépassée par les facteurs extérieurs. Genetic variation in taste perception: does it have a role in healthy eating? Feeney E et coll, 2011. Proceedings of the Nutrition Society, doi:10.1017/S0029665110003976. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21092367
Différences entre aliments et compléments
Dans cette étude expérimentale chez des fumeurs, des compléments alimentaires en bétacarotène à 50 mg par jour, 5 à 8 ans, augmentent le risque de cancer du poumon. The effect of vitamin E and beta carotene on the incidence of lung cancer and other cancers in male smokers. The Alpha-Tocopherol, Beta Carotene Cancer Prevention Study Group. N Engl J Med 1994; 330:1029-1035April 14, 1994DOI: 10.1056/NEJM199404143301501. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8127329
Dans cette étude, la consommation d’alpha- et beta- carotène de source alimentaire sont inversement associés à la survenue du cancer pulmonaire. Importance of alpha-Carotene, beta-Carotene, and Other Phytochemicals in the Etiology of Lung Cancer. Ziegler RG et coll, 1996. J Natl Cancer Inst. 1996 May 1;88(9):612-5. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8609663
Dans cette étude expérimentale chez des fumeurs, des compléments alimentaires en bétacarotène à 30 mg par jour et en vitamine A, 4 ans, augmentent le risque de cancer du poumon. Effects of a combination of beta carotene and vitamin A on lung cancer and cardiovascular disease. Omenn GS et coll, 1996, N Engl J Med DOI: 10.1056/NEJM199605023341802. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8602180
Dans cette étude expérimentale, des compléments alimentaires en vitamine E augmentent le risque de cancer de prostate. Vitamin E and the Risk of Prostate Cancer The Selenium and Vitamin E Cancer Prevention Trial (SELECT). Klein EA et coll, 2011. JAMA.;306(14):1549-1556. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21990298
Dans cette étude de suivi, la vitamine E sous forme alimentaire, mais pas en suppléments, est associée à une baisse de risque de cancer de prostate avancé. Supplemental and dietary vitamin E intakes and risk of prostate cancer in a large prospective study. Wright ME et coll, 2007. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2007 Jun;16(6):1128-35. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17548674
Dans cette étude expérimentale, on observe que des compléments en sélénium augmentent le risque de cancer de prostate si la couverture était déjà suffisante à la base.Baseline Selenium Status and Effects of Selenium and Vitamin E Supplementation on Prostate Cancer Risk. Kristal AR et coll, 2014. J Natl Cancer Inst, doi: 10.1093/jnci/djt456. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24563519
Questions sociétales
Sur les conflits d’intérêts autour des bénéfices des suppléments nutritionnels dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Financial Gains Taint Debate About Nutritional Supplements. Laird Harrison, Medscape. Nov 14, 2016. http://www.medscape.com/viewarticle/871848
Un point sur les tests génétiques en France. Les tests génétiques. Dossier réalisé en collaboration avec le Pr François Eisinger, onco-généticien et membre du comité d’éthique Inserm – Mai 2015. http://www.inserm.fr/thematiques/genetique-genomique-et-bioinformatique/dossiers-d-information/les-tests-genetiques.
Avril 2017, mis à jour en Avril 2019 © Viviane de La Guéronnière