J'Équilibre - La nutrition de A à Z La nutrition de A à Z

La nutrition personnalisée, qu’est-ce que c’est ?

Illustration

Photo Pixabay - typographyimages

En un clin d’œil

La nutrition personnalisée est une alimentation adaptée à notre profil génétique pour optimiser notre santé : les aliments diminuent ou annulent les risques associés à certaines formes génétiques. Maladies cardiovasculaires, cancer et diabète pourraient être sensiblement réduits. La nutrition personnalisée n’est pas encore réellement entrée dans la pratique courante. Les enjeux sont nombreux : validité technique des tests, fiabilité des implications santé, validité de la réponse alimentaire (avec des aliments plutôt que des compléments généralement) ; ils sont aussi éthiques (chaque personne doit choisir de les réaliser ou pas, doit être accompagnée dans l’interprétation, nécessité de secret médical…), et économiques ( coûts des tests génétiques voire des compléments s’ils sont indiqués). Elle pourrait aussi sensibiliser et inciter chacun à bien manger pour profiter pleinement de sa santé.

Photo Pixabay – Clker-Free-Vector-Images

Une alimentation de precision

La nutrition personnalisée, c’est une alimentation de précision adaptée à nos gènes. Nous portons une multitude de gènes qui se présentent sous différentes formes. Certaines formes sont plus ou moins favorables, et associées à une meilleure protection ou au contraire des risques santé. Bonne nouvelle, certains aliments ou l’hygiène de vie peuvent intervenir  sur leur fonctionnement et  réduire ou annuler d’éventuels risques santé.

En identifiant une forme génétique moins favorable mais « modulable »  par l’alimentation, on vise à rester en bonne forme à l’aide de nos aliments. Il n’y a néanmoins pas de garantie : le couple gène-aliment est un acteur de santé parmi d’autres, au sein de l’environnement (autres aliments, air, eau, soleil, polluants…), avec les autres gènes en interaction, et notre physiologie (stress, activité physique…).

Quelques exemples

Bonne hygiène de vie contre mauvaise pioche

50 gènes (parmi d’autres) ont des formes susceptibles de favoriser les maladies coronariennes comme les infarctus ; dans une population, les personnes les plus mal loties  présentent un risque effectivement doublé. Néanmoins, avec une bonne hygiène de vie (3 facteurs de protection parmi 4 : pas de tabac, pas d’obésité, alimentation favorable, exercice physique), le risque est divisé par 2. Si on le sait, il peut être motivant d’enrayer le cours du sort avec de bonnes habitudes.

Photo Pixabay – sarangib

Des choux pour prêter main forte à des gènes inactifs

Pour nous débarrasser des polluants nous disposons d’enzymes détoxifiantes, les GST. Mais certaines formes de GST sont inactives, et associées à une augmentation de risque de cancer. Par ailleurs, les légumes crucifères (choux, radis, roquette, moutarde…) apportent des substances protectrices anticancéreuses, les ITC. Ces ITC sont bénéfiques pour tous mais plus encore quand les gènes détoxifiants sont inactifs : en effet, les formes actives des gènes GST ne font pas le détail et détruisent les ITC comme ils détruisent les toxines. Dès lors, avec les formes inactives, les ITC persistent davantage et peuvent protéger plus longtemps, annulant même la défaillance des gènes. Encore une fois, les porteurs de formes inactives de GST gagneraient particulièrement à consommer des crucifères.

Photo Pixabay – JerzyGorecki

Des nutriments antioxydants

Pour éliminer les radicaux libres et nous défendre contre des agressions extérieures, ou pour réparer nos gènes, nous sommes équipés d’enzymes comme la SOD, la GPx ou la XRCC. Certaines formes génétiques sont moins favorables mais des nutriments antioxydants apportés par l’alimentation comme le sélénium, le lycopène (provient des tomates surtout), la vitamine E, tendent à compenser le problème, écarter les maladies et rester en bonne santé. Au menu : concentré de tomates, huiles végétales, poisson.

Des antioxydants contre la DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge

La dégénérescence maculaire liée à l’âge est favorisée par deux gènes intervenant dans l’inflammation, CFH et ARMS2. Par ailleurs, une consommation alimentaire suffisante de zinc (on en trouve dans les produits laitiers, la viande, les céréales), de certains caroténoïdes (bétacarotène, lutéine et zéaxanthine que l’on trouve dans les légumes) et d’oméga-3 marins, est associée à une réduction de la survenue de la DMLA, à fortiori chez les porteurs de gènes à risque.

Photo Pixabay- rdowns

Quand la maladie est présente, les compléments en ces nutriments aident à en ralentir la progression, chez tous les patients. Savoir que l’on porte des gènes à risque avant survenue de la maladie peut motiver une alimentation riche en antioxydants protecteurs. Chez les personnes atteintes, donner les compléments spécifiquement selon les gènes fait débat chez les experts.

L’explication de nos goûts et choix alimentaires

Des gènes comme TASR ou GLUT2 orientent nos perceptions, goûts et choix alimentaires. Ainsi, le gène TASR est impliqué dans la perception de la saveur amère : certaines personnes sensibles perçoivent des niveaux très bas, ce qui peut influencer leur goût. Une meilleure compréhension de nos préférences pourrait-elle aider à mieux contrôler les choix et les envies ?

Photo Pixabay- stokpic

En savoir plus

La nutrition personnalisée : enjeux d’avenir

La nutrition personnalisée – Biblio

Avril 2017, mis à jour en Avril 2019 © Viviane de La Guéronnière

 

 

 

Des conseils nutrition et santé

en avant première, en vous inscrivant à la newsletter