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Le cancer du sein : les comportements protecteurs

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Photo Pixabay – YEES

Le point, en pratique, sur les comportements qui aident à réduire le risque du cancer du sein.

Le régime méditerranéen

Si on prend en référence l’étude expérimentale espagnole  qui a abouti à une réduction de risque de 68%, comparée à un régime pauvre en matières grasses :

Les bases, à consommer régulièrement

  • L’huile d’olive vierge. Elle doit être utilisée pour les crudités et en cuisson, environ 50 g/j (4 cuillères à café).
  • Fruits frais, au moins 3 portions/j (dont jus de fruits naturels)
  • Légumes, notamment salades et crudités, au moins 2 portions/j
  • Poisson, surtout gras et fruits de mer, au moins 3 portions par semaine
  • Légumineuses, au moins 3 portions par semaine
  • Noix et graines, au moins 3 portions par semaine (une portion = 30 g)
  • Assaisonnement à la sauce tomate, ail, oignon, herbes aromatiques dans l’huile d’olive (sofrito)
Photo Pixabay – DanaTentis

Peuvent être consommés librement

  • Œufs,
  • Fromages maigres,
  • Chocolat noir contenant au moins 50% de cacao
  • Céréales complètes

Peuvent être consommés épisodiquement (jusqu’à une fois par semaine)

  • Viande rouge dégraissée
  • Jambon crû
  • Fromages

A éviter

  • Sodas, boissons sucrées
  • Gâteaux et biscuits du commerce, bonbons, pâtisseries, crèmes pâtissières, desserts industriels
  • Frites et chips
  • Beurre, margarines
  • Viandes rouges grasses et charcuteries
Photo Pixabay – Hans

Ce qui a fait la différence :

Les volontaires de cette étude consommaient tous déjà beaucoup de fruits et légumes, et ont continué ; en fin d’étude, les différences les plus importantes ont porté sur l’huile d’olive vierge (donc riche en polyphénols antioxydants) qui joue sans doute un rôle clé, les noix, le poisson et les légumineuses.

Comment ça marche

Les bénéfices des végétaux et de l’huile d’olive vierge sont vraisemblablement liés à leurs antioxydants comme les caroténoïdes et les polyphénols, qui ont un rôle anticancéreux ; les oméga-3 du poisson et des fruits de mer pourraient avoir un rôle anti-inflammatoire.

Plus délicate est la place des boissons alcoolisées. D’une façon générale, le régime méditerranéen comprend une consommation modérée d’alcool. Dans l’expérimentation évoquée ci-dessus, dont l’objectif premier était de réduire les maladies cardiovasculaires, les personnes habituées à prendre un verre de vin par jour étaient invitées à continuer, sans dépasser 2 verres/j. Cette prise d’alcool n’a pas augmenté le risque de cancer ici. Mais il est vrai que l’alcool a montré une augmentation de risque dans d’autres études.

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Les boissons alcoolisées

Une consommation modérée d’alcool (un verre par jour, soit 12,5 g d’alcool) augmente le risque de cancer du sein de l’ordre de 5% selon l’ensemble des études. Une consommation importante (plus de 4 verres, soit 50 g d’alcool par jour) l’augmente, quant à elle, d’environ 60%. Le risque d’une consommation modérée sur le cancer du sein doit donc être mis en perspective avec les effets protecteurs cardiovasculaires.

Point intéressant, une vitamine que l’on trouve notamment dans les fruits et légumes, la vitamine B9 (folates de source alimentaire) réduit cette augmentation de risque, selon le patrimoine génétique. Raison supplémentaire de prendre beaucoup de fruits et légumes riches en vitamine B9 !

L’activité physique

Marcher une heure chaque jour !

Marcher plus d’une heure (en comparaison de moins d’une heure) par jour à un bon rythme réduit le risque de cancer du sein de 15%. Même chez les femmes peu actives, il y a un avantage à bouger. Marcher plus d’une demi-heure (comparé à moins d’une demi-heure) par jour à un rythme moyen réduit le risque de cette maladie de 10%.

Photo Pixabay – dimitrisvetsikas1969

Le tabac

Il est associé au cancer du sein, et c’est une raison de plus d’arrêter de fumer.

Quelle est la force de ces données ?

Les publications se sont accumulées au cours de ces dernières années, et suggèrent une protection marquée d’un régime alimentaire type méditerranéen contre le cancer du sein. Ces études sont  donc expérimentale pour l’une, et sont des observations pour les autres : suivi de population, comparaison de cas à des témoins, donc sujettes à des biais ; il y a en outre quelques analyses générales. Elles ont été réalisées en Amérique du Nord, en Europe, en Asie, et chez des personnes d’origines ethniques diverses. En toute rigueur, on pourrait souhaiter davantage d’études expérimentales, en réalité lourdes et longues à réaliser, pour déterminer définitivement cet effet protecteur.

Néanmoins, la convergence des résultats favorables de l’ensemble des études et la force de l’effet de l’étude expérimentale  suggèrent que l’efficacité est bien réelle. A l’heure où l’incidence du cancer du sein augmente chez les femmes jeunes en France et aux USA, et où les nouvelles générations tendent à consommer moins de fruits et légumes, il est important de faire passer cette information et de prendre la mesure de l’opportunité offerte.

Notons aussi que les effets combinés des aliments du régime méditerranéen ont un effet plus fort que la somme des aliments pris individuellement. Parmi les fruits et légumes, citons ceux qui sont riches en caroténoïdes (carottes, feuilles vertes, patates douces oranges, tomates…), la famille des choux (crucifères).

Rien n’est absolu à l’échelon individuel ; une fois informée, faites le maximum que vous pourrez. On peut faire l’hypothèse qu’une inflexion au moins partielle des régimes très « western », axés « gras sucré » avec peu de fruits et légumes vers un régime méditerranéen, pourrait déjà diminuer le nombre de cas.

En savoir plus

Le cancer du sein : que peut-on faire pour l’éviter
Cancer du sein et alimentation – Biblio
Cancer du sein et hygiène de vie – Biblio

Mai 2017, mis à jour en Mars 2019 © Viviane de La Guéronnière

Photo Pixabay – HypnoArt
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