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Le régime anti-inflammatoire

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En un clin d’œil

Le régime anti-inflammatoire est fondé sur les effets favorables des aliments sur les marqueurs de l’inflammation de l’organisme. En parallèle, ces aliments sont associés à des bénéfices santé. L’effet « anti-inflammatoire » correspond vraisemblablement à un mécanisme de protection de ces aliments.

En pratique, ce régime est associé à des bénéfices (longévité, maladies cardiovasculaires et cancers, dépression) et est proche de différents « régimes santé » déjà définis, comme le régime méditerranéen. Il met aussi en valeur des aliments précis comme les épices et herbes aromatiques, le chocolat, le thé et l’ail.

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Quand l’alimentation s’invite dans la relation inflammation-maladies

C’est vrai, un état inflammatoire prolongé augmente le risque de cancers ou de maladies cardiovasculaires, et d’autres encore. C’est aussi vrai que l’alimentation est capable d’influencer, en positif ou en négatif, cet état inflammatoire. D’où l’idée de déterminer pour les aliments ou leurs nutriments, leur statut pro- ou anti-inflammatoire, d’en déduire un score sur la totalité d’un régime (somme des aliments consommés), puis s’assurer par des recherches que la prévention par un régime anti-inflammatoire est bien au rendez-vous, et peut-être alors, faire des recommandations.

Un état inflammatoire, c’est quoi ?

L’inflammation, c’est une réaction de défense immunitaire générale, vis-à-vis d’une agression non spécifique (à la différence d’un vaccin, par exemple, qui est lié à un virus ou une bactérie ciblés). Elle peut se produire n’importe où dans l’organisme. Par exemple, le gonflement ou la rougeur que l’on peut avoir sur la peau suite à une petite blessure. Que se passe-t-il ? Des globules blancs qui circulent dans le sang vont produire des substances qui activement localement la circulation ; d’autres globules blancs se concentrent vers la lésion pour neutraliser l’agent agresseur et l’éliminer.

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Mais quelquefois, le remède devient pire que le mal : si cet état se pérennise, un état chronique inflammatoire peut s’installer et créer des lésions qui vont perturber le bon fonctionnement de l’organisme. Un état inflammatoire chronique peut aussi être entretenu par une mauvaise alimentation, l’obésité, de la pollution, la sédentarité. L’Il 6 et la CRP sont des marqueurs, parmi d’autres, de l’inflammation ; elles peuvent être dosées dans le sang et servir d’indicateurs.

Un travail de sherlock-holmes

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Des scientifiques se sont attelés à répertorier les études (environ 2000 publications) sur les effets pro- ou anti-inflammatoires d’aliments ou nutriments chez des consommateurs. En clair, ils ont recherché si les marqueurs d’inflammation (CRP, IL6…) augmentaient ou diminuaient selon les aliments ou nutriments consommés. Après compilation,  ils ont calculé des scores anti ou pro-inflammatoire pour les nutriments surtout, et quelques aliments étudiés. Enfin, ils ont recherché si les scores anti-inflammatoires les plus élevés étaient réellement associés à une protection.

Les effets protecteurs du régime anti-inflammatoire

A contrario, une alimentation pro-inflammatoire est ainsi associée à une augmentation de la mortalité générale de 50% environ en comparaison d’une alimentation opposée ; plus particulièrement, augmentation des cancers de prostate, colon et rectum, estomac, pancréas, autant qu’on sache aujourd’hui, et des maladies cardiovasculaires. Enfin, l’alimentation pro-inflammatoire est associée à une augmentation de symptômes dépressifs.

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Comment les aliments nous protègent

Ce concept de régime met le doigt sur un mode de protection des aliments sur notre santé, la lutte contre l’inflammation. Par exemple, les oméga 3 marins, EPA et DHA, contrôlent une enzyme qui produit de l’inflammation, la cyclo-oxygénase 2, avec des effets cardiovasculaires favorables. Le curcuma empêche la libération de substances pro-inflammatoires de la part de globules blancs, les lymphocytes T. Notons cependant que ce régime ne valorise pas (encore ?) des aliments comme l’huile d’olive, ou des aliments sources de calcium. Et des limites supérieures de consommation devraient dans certains cas être posées, comme pour l’alcool. En revanche il met l’accent sur les herbes aromatiques et les épices, le chocolat, le thé, l’ail.

CQFD

La boucle est bouclée, sur de nouvelles études, une alimentation « anti-inflammatoire » est bien associée à une diminution de risque de maladies cardiovasculaire et de cancers. Ajoutons aussi des effets potentiels contre la dépression et le diabète. Ce score sera amené à évoluer au fil de nouvelles découvertes.

En savoir plus

Régime anti-inflammatoire : le palmarès des aliments

Le régime anti-inflammatoire : Biblio

Mai 2017, révisé en Mars 2019  © Viviane de La Guéronnière

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