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Alimentation, dépression et microbiote intestinal – Biblio

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Aliments contre dépression

Microbiote et dépression

Des bactéries du microbiote intestinal, comme les bactéroïdes fragilis, produisent du GABA. Or on sait que des niveaux bas de GABA (neurotransmetteur inhibiteur) sont liés à la dépression et aux troubles de l’humeur. Certaines bactéries (KLE1738) nécessitent du GABA, donc la présence de bactéries qui en produisent, pour survivre. La survie de ces KLE1738 permet donc de mesurer la production de GABA par le microbiote. Chez des patients atteints de dépression majeure, l’abondance des bactéroïdes est inversement liée à des signatures cérébrales (IRM) de dépression. GABA-modulating bacteria of the human gut microbiota. Strandwitz P et coll., 2019. Nat Microbiol. doi: 10.1038/s41564-018-0307-3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30531975

Dans cette étude, les Faecalibacterium productrices de butyrate et les Coprococcus sont liés à des indicateurs de meilleure qualité de vie. Dialister, Coprococcus spp sont aussi abaissés lors de la dépression. Le métabolite de la dopamine, l’acide 3,4-dihydroxyphenylacetic est positivement lié à la qualité de vie psychologique et indique un rôle potentiel de la production de GABA dans la dépression. The neuroactive potential of the human gut microbiota in quality of life and depression. Valles-Colomer M et coll., 2019. Nat Microbiol. doi: 10.1038/s41564-018-0337-x. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30718848

Dans cette revue, les auteurs indiquent que des aliments fermentés qui contiennent des probiotiques pourraient avoir un effet protecteur contre l’anxiété sociale notamment chez ceux à risque génétique (comme en témoigne le neuroticisme). Fermented foods, neuroticism, and social anxiety: An interaction model. Hilimire MR et coll., 2015. Psychiatry Research, doi : 10.1016/j.psychres.2015.04.023. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25998000

Dans cette étude expérimentale, l’administration de Bifidobacterium longum NCC3001 chez des patients souffrant de syndrome du colon irritable, contre placebo, améliore le score de dépression, avec baisse de réponse à l’imagerie aux stimuli émotionnels négatifs, dont l’amygdale et le cortex fronto-limbique. Néanmoins les profiles microbiotiques fécaux sont similaires de même pour les marqueurs d’inflammation, de neurotrophines et de neurotransmetteurs plasmatiques. Probiotic Bifidobacterium longum NCC3001 Reduces Depression Scores and Alters Brain Activity: A Pilot Study in Patients With Irritable Bowel Syndrome. Pinto-Sanchez MI et coll., 2017. Gastroenterology, doi : 10.1053/j.gastro.2017.05.003. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28483500

Selon cette revue, les probiotiques pourraient agir par voie anti-inflammatoire et par la neuro-médiation de la sérotonine. La sérotonine est synthétisée à partir du tryptophane dans le système nerveux central et le tube digestif. Elle est impliquée dans la régulation du stress et de l’émotion, de l’appétit, et du sommeil. Dans le tube digestif elle agit sur les sécrétions intestinales et la motilité. Des espèces intestinales qui montreraient des effets bénéfiques sont du genre bifidobactéries et lactobacillus, à la différence de Streptococcus et Bacillus. The effects of probiotics on depressive symptoms in humans: a systematic review. Wallace CJK et coll., 2017. Ann Gen Psychiatry, DOI : 10.1186/s12991-017-0138-2. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28239408

Le microbiote produit des neurotransmetteurs par le métabolisme de fibres non digestibles. Les bacillus produisent de la dopamine et de la noradrénaline, les bifidobactéries du GABA, les entérocoques et streptocoques de la sérotonine, les eschereschia de la noradrénaline et de la sérotonine, les lactobacillus du GABA et de l’acétylcholine. Le nerf vague intervient dans la communication cérébro-entérale. Il a des effets anti-inflammatoires et anti-dépresseurs. Les fibres produisent des acides gras à chaine courte, propionate, butyrate, lactate, acétate, qui pourraient avoir des effets psychomodulateurs. Psychobiotics and the Manipulation of Bacteria–Gut–Brain Signals. Sarkar A et coll., 2016. Trends in Neurosciences, doi : 10.1016/j.tins.2016.09.002. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27793434

Régime méditerranéen et microbiote

La consommation à long-terme du régime méditerranéen restaure en partie les populations de Parabacteroides distasonis, Bacteroides thetaiotaomicron, Faecalibacterium prausnitzii, Bifidobacterium adolescentis and Bifidobacterium Longum chez des patients porteurs du syndrome métabolique. The gut microbial community in metabolic syndrome patients is modified by diet. Haro C et coll., 2016. J Nutr Biochem. doi: 10.1016/j.jnutbio.2015.08.011. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26376027

Une plus grande adhésion au régime méditerranéen augmente les concentrations fécales en acides benzoique and 3-hydroxyphenylacetique, correlés positivement avec les classes principales de polyphenols et de fibres, et augmente aussi les Clostridium XVIa et les Faecalibacterium prausnitzii. Adherence to a Mediterranean Diet Influences the Fecal Metabolic Profile of Microbial-Derived Phenolics in a Spanish Cohort of Middle-Age and Older People. Gutiérrez-Díaz I et coll., 2017. J Agric Food Chem. doi: 10.1021/acs.jafc.6b04408. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28029051

Un apport élevé en fibres alimentaires modifie le microbiote intestinal, avec une  augmentation des bactéries (en particulier les Bacteroides acidifaciens), qui produisent des niveaux élevés d’acides gras à chaîne courte, dont l’acétate, le propionate, ou butyrate. Dans un récent essai clinique randomisé, des individus obèses randomisés à un régime méditerranéen pendant 2 ans ont présenté un remodelage du microbiote intestinal, avec une augmentation des genres Bacteroides, Prevotella et Faecalibacterium, et surtout des genres Roseburia et Ruminococcus et Parabacteroides distasonis et Faecalibacterium prausnitzii. Health Benefits of the Mediterranean Diet: Metabolic and Molecular Mechanisms. Tosti V et coll., 2018. Gerontol A Biol Sci Med Sci, doi:10.1093/gerona/glx227. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29244059

Juillet 2019 © Viviane de La Guéronnière

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