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Le sel : ni trop, ni trop peu – Biblio

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Le sel : ni trop, ni trop peu

Sommaire

Sodium et mortalité cardiovasculaire

Sodium et insuffisance cardiaque

Sodium et maladies coronariennes

Chez des personnes diabétiques

Sodium et AVC

Sodium et mortalité cardiovasculaire

Dans ce suivi de populations internationales de 103570 personnes, les auteurs observent que consommer un niveau de sodium de 3 à 5 g par jour (7,5 à 13 g de sel) avec une prise élevée de potassium apportent la plus grande protection contre les maladies cardiovasculaire et leur mortalité, en comparaison de prise de sodium plus basses ou plus élevées. Une prise élevée de potassium atténue les effets du sodium. Joint association of urinary sodium and potassium excretion with cardiovascular events and mortality: prospective cohort study. O’Donnell M et coll., 2019. BMJ, doi : 10.1136/bmj.l772. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30867146

Dans cette étude sur plus de 133000 personnes provenant de 49 pays et suivies sur plus de 4 ans : chez les personnes hypertendues qui prennent plus de 18 g de sel par jour, la mortalité et évènements cardiovasculaires augmentent de 23%, en comparaison d’une prise à 10-13 g ; si elles prennent moins de 7,7 g/j, la mortalité augmente de 34% ; chez les personnes non hypertendues, une prise élevé de sodium n’augmente pas la mortalité et les évènements cardiovasculaires, mais une consommation de moins de 7,7 g l’augmente de 26%, toujours en comparaison de prises à 10-13g/j. Associations of urinary sodium excretion with cardiovascular events in individuals with and without hypertension: a pooled analysis of data from four studies. Lancet. 2016. Mente A et coll, 388(10043):465-75. doi: 10.1016/S0140-6736(16)30467-6. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27216139

Dans cette étude sur plus de 2600 personnes âgées aux USA, suivies 10 ans, on ne trouve pas de lien significatif entre prise de sel relevée par questionnaire alimentaire, et mortalité et évènements cardiovasculaires. Dietary sodium content, mortality, and risk for cardiovascular events in older adults: the Health, Aging, and Body Composition (Health ABC) Study. JAMA Intern Med. 2015. Kalogeropoulos AP et coll, 175(3):410-9. doi:10.1001/jamainternmed.2014.6278.   https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25599120

Dans cette étude expérimentale, des personnes pré-hypertendues ont été assignées à une réduction de prise en sel, ou non (groupe témoin), pendant 18 ou 36 mois. La mortalité a été étudiée ensuite sur 24 ans. Les plus faibles consommateurs de sel ont une réduction de risque de mortalité non significative par rapport à une prise moyenne. Sodium Intake and All-Cause Mortality Over 20 Years in the Trials of Hypertension Prevention. Cook NR et al, 2016. J Am Coll Cardiol, doi:10.1016/j.jacc.2016.07.745.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27712772

Photo Pixabay – succo

Dans cette analyse de 25 études sur mortalité générale, survenue de maladies cardiovasculaires et consommation de sel, les chercheurs observent que rapportées à la population générale, la mortalité est plus importante de 14%  pour des prise basses de sel (moins de 6,7 g de sel par jour), par rapport aux prises usuelles (6,7 g à 12,5 g). Une prise plus élevée de sel n’augmente pas la mortalité (augmentation non significative de 4%). Compared with usual sodium intake, low- and excessive-sodium diets are associated with increased mortality: a meta-analysis. Am J Hypertens. 2014. Graudal N et coll, 27(9):1129-37. doi: 10.1093/ajh/hpu028.   https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24651634

Dans cette étude portant sur près de 102000 personnes dans la population générale au sein  de 17 pays, suivies en moyenne près de 4 ans, une consommation estimée de sel (estimée par la formule de Kawasaki) supérieure à 18 g de sel par jour augmente le risque combiné de mortalité et de maladies cardiovasculaires de 15%, par rapport à une référence de 10 à 15 g. Ce risque est d’autant plus fort que les personnes sont hypertendues, ce dès 15 g par jour. Une consommation estimée basse de sel, à moins de 7,7 g par jour, augmente aussi le risque combiné de 27%, par rapport à la référence 10-15 g. Au contraire, une prise élevée de potassium diminue ce risque. Urinary sodium and potassium excretion, mortality, and cardiovascular events. N Engl J Med. 2014. O’Donnell M et coll, 371(7):612-23. doi: 10.1056/NEJMoa1311889. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25119607

Il y a un débat sur les recommandations minimales de sodium, mais il faut lutter contre les consommations excessives. Sodium Reduction in Populations : Insights From the Institute of Medicine Committee. JAMA. 2013. Strom BL et coll, 310(1):31-2. doi: 10.1001/jama.2013.7687. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23743860

Photo Pixabay – Schanna

Dans cette étude sur près de 3700 personnes bien portantes, en Belgique, suivies près de 8 ans, la mortalité cardiovasculaire est d’autant plus basse que la consommation de sel, mesurée sur les urines des 24 heures, est élevée. Fatal and nonfatal outcomes, incidence of hypertension, and blood pressure changes in relation to urinary sodium excretion. JAMA. 2011. Stolarz-Skrzypek K et coll. 305(17):1777-85. doi: 10.1001/jama.2011.574. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21540421

Dans cette étude sur près de 29000 personnes à priori bien portantes, en Europe, Asie et Amérique du Nord,  une consommation élevée de sel (estimée sur les urines par la formule de Kawasaki), à plus de 17 g par jour augmente la mortalité cardiovasculaire de 53% par rapport à une consommation située entre 10 et 15 g par jour ; également, une consommation comprise entre 5 et 7,7 g par jour augmente la mortalité de 19% par rapport aux 10-15 g ; à moins de 5 g, la mortalité augmente de 37%. Le potassium apparait protecteur contre les accidents vasculaires cérébraux. Urinary sodium and potassium excretion and risk of cardiovascular events. JAMA. 2011. O’Donnell MJ et coll, 306(20):2229-38. doi: 10.1001/jama.2011. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22110105

De cette revue, les auteurs concluent notamment qu’on ne peut exclure des évènements cliniques importants suite à des réductions de sel. Reduced Dietary Salt for the Prevention of Cardiovascular Disease: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials (Cochrane Review). Am J Hypertens. 2011. Taylor RS et coll, 843-53. doi: 10.1038/ajh.2011.115.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21731062

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Dans une population de seniors suivis 5 ans, aux Pays-Bas, on observe que les personnes ultérieurement décédées d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral ou d’autres causes, n’avaient pas une consommation en sodium différente des personnes non atteintes, quel que soit leur état de santé au départ. Sodium and potassium intake and risk of cardiovascular events and all-cause mortality: the Rotterdam Study. Eur J Epidemiol. 2007. Geleijnse J et coll, 22(11):763-70.   https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17902026

Dans cette étude sur une population adulte aux USA, on observe qu’une consommation faible de sel (mesure alimentaire) est faiblement associée à une mortalité plus importante. Sodium intake and mortality follow-up in the Third National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES III). J Gen Intern Med. 2008. Cohen HW et coll, 23(9):1297-302. doi: 10.1007/s11606-008-0645-6. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18465175

Dans cette étude de suivi de population générale aux USA, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité toutes causes sont d’autant plus élevées que la consommation de sel est basse (mesure alimentaire), notamment sous 7 g par jour. Sodium intake and mortality in the NHANES II follow-up study. Am J Med. 2006. Cohen HW et coll, 119(3):275.e7-14. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16490476

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Dans cette étude de suivi de près de 69000 personnes japonaises bien portantes à priori, la mortalité cardiovasculaire est d’autant plus importante que la consommation de sel (mesurée par questionnaire alimentaire) est élevée. Relations between dietary sodium and potassium intakes and mortality from cardiovascular disease: the Japan Collaborative Cohort Study for Evaluation of Cancer Risks. Am J Clin Nutr. 2008. Umesawa M et coll, 88(1):195-202. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18614741

Dans cette étude de suivi d’une population aux USA, plus la consommation de sodium est élevée, plus la mortalité générale est élevée. Sodium and potassium intake and mortality among US adults: prospective data from the Third National Health and Nutrition Examination Survey. Arch Intern Med. 2011. Yang Q et coll, 171(13):1183-91. doi: 10.1001/archinternmed.2011.257.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21747015

Dans ce rapport, un groupe d’experts internationaux relève qu’un excès de sodium est un facteur de risque pour l’hypertension et les maladies cardiovasculaires, et que diminuer le sodium jusqu’à 1,5 g par jour [environ 4 g de sel] réduit la pression artérielle. Les recommandations sont de prendre moins de 2,3 g de sodium par jour [6 g de sel environ]. Or les études prospectives, de suivi de population, montrent qu’en pratique, le risque cardiovasculaire est minimal pour la tranche 3 à 5 g par jour [7,7 à 12,8 g de sel]. Les données sont donc en faveur de recommandations à moins de 5 g de sodium, mais pas à moins de 3 g/j. Les études expérimentales seraient nécessaires pour préciser le niveau minimum optimal. Les consommations supérieures à 5 g de sodium par jour devraient être réduites. The technical report on sodium intake and cardiovascular disease in low- and middle-income countries by the joint working group of the World Heart Federation, the European Society of Hypertension and the European Public Health Association. Eur Heart J, Mancia G et coll, 2017, doi: 10.1093/eurheartj/ehw549. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28110297

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Sodium et insuffisance cardiaque

Dans cette étude européenne sur près de 20000 personnes à priori bien portantes, suivies près de 13 ans au Royaume-Uni, celles qui d’une part consomment le plus de sel (plus de 11 g par jour) augmentent le risque de survenue d’insuffisance cardiaque de 32%, et celles qui d’autre part consomment le moins de sel (moins de 7,5 g par jour), augmentent ce risque de 18%, non significativement cependant. Consommation estimée d’après formule japonaise de Kawano sur les urines. Estimated urinary sodium excretion and risk of heart failure in men and women in the EPIC-Norfolk study. Eur J Heart Fail, 2014. Pfister R et coll, 16(4):394-402.   https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24464931

Dans cette étude chez des personnes insuffisantes cardiaques, au Canada, suivies 3 ans, la décompensation de l’insuffisance cardiaque et la mortalité sont d’autant plus fréquentes que la prise de sel est importante, au-delà de 7 g par jour. A high-sodium diet is associated with acute decompensated heart failure in ambulatory heart failure patients: a prospective follow-up study. Am J Clin Nutr. 2011. Arcand J et coll, 93(2):332-7. doi: 10.3945/ajcn.110.000174. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21084647

Dans cette étude chez des personnes en insuffisance cardiaque, aux USA : s’il s’agit d’une forme  modérée, une faible consommation de sel (moins de 5 g par jour, estimée par questionnaire alimentaire) multiplie le risque de mortalité et d’hospitalisation par 3,7 par rapport à 5 – 7,7 g par jour, alors qu’une plus prise de sel de plus de 7,7 g réduit ce risque. A l’inverse si l’insuffisance cardiaque est sévère, prendre plus de 7,7 g de sel augmente le risque d’évènements défavorables ; il n’y a pas d’effets d’une faible prise de sel. Dietary sodium restriction below 2 g per day predicted shorter event-free survival in patients with mild heart failure. Eur J Cardiovasc Nurs. 2014. Song EK et coll, 13(6):541-8. doi: 10.1177/1474515113517574. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24366983

Photo Pixabay – Hans

Dans cette étude expérimentale réalisée pendant 6 mois en Italie, chez des personnes insuffisantes cardiaques à la suite d’une hospitalisation, celles qui sont assignées à un régime réduit en sel (4,5 g par jour) ont davantage de réadmissions que celles qui conservent leur consommation habituelle (6 g par jour). Normal-sodium diet compared with low-sodium diet in compensated congestive heart failure: is sodium an old enemy or a new friend? Clin Sci (Lond). 2008. Paterna S et coll, 114(3):221-30.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17688420

Sodium et maladies coronariennes

Dans cette étude sur plus de 7500 personnes bien portantes suivies plus de 10 ans, aux Pays-Bas, il n’y a pas de lien entre consommation de sodium mesurée sur les urines des 24 heures et maladies coronariennes, sauf chez les personnes hypertendues (14% de risque supplémentaire par tranche de 2,5 g de sel supplémentaire). Sodium excretion and risk of developing coronary heart disease. Circulation. 2014. Joosten MM et coll, 129(10):1121-8. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.113.004290.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24425751

Dans cette étude de suivi de personnes hypertendues aux USA, on observe d’autant plus d’infarctus du myocarde que la consommation de sel (mesurée sur les urines de 24 heures) est basse. Urinary sodium excretion and myocardial infarction in hypertensive patients: a prospective cohort study. Am J Clin Nutr. 1997. Alderman M et coll, 65(2 Suppl):682S-686S.   https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9022565

Chez des personnes diabétiques

Dans cette étude sur plus de 600 personnes diabétiques (type 2) suivies près de 10 ans, en Australie, la mortalité générale est d’autant plus élevée que la prise de sel est basse. Dietary salt intake and mortality in patients with type 2 diabetes. Diabetes Care. 2011. Ekinci EI et coll, 34(3):703-9. doi: 10.2337/dc10-1723. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21289228

Photo Pixabay – Ibokel

Dans cette étude de près de 1600 personnes diabétiques de type de type 2, au Japon, on observe que la consommation de sel mesurée par questionnaire alimentaire augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Dietary sodium intake and incidence of diabetes complications in Japanese patients with type 2 diabetes: analysis of the Japan Diabetes Complications Study (JDCS). J Clin Endocrinol Metab. 2014. Horikawa C et coll, 99(10):3635-43. doi: 10.1210/jc.2013-4315. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25050990

Dans cette étude sur 2800 personnes diabétiques (type 1), en Finlande, on observe que des prises de sel basse ou au contraire élevées (mesurées sur les urines des 24 heures), augmentent la mortalité générale par rapport à une plage située entre 6 et 12 g par jour. The association between dietary sodium intake, ESRD, and all-cause mortality in patients with type 1 diabetes. Diabetes Care. 2011. Thomas MC et coll, 34(4):861-6. doi: 10.2337/dc10-1722. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21307382

Sodium et AVC

Dans ce suivi d’une population néerlandaise, pendant une moyenne de 12,5 années, le risque d’AVC est d’autant plus élevé que la consommation de sel, estimée par la natriurèse des 24 heures est plus faible, après ajustements multiples (notamment pression artérielle, traitement anti-hypertenseur, rénine, aldostérone plasmatiques). Le risque est augmenté de 44% pour les plus faibles consommations (équivalentes à 6 g/j de sel) comparées aux plus élevées (10 g/j). Association of Low Urinary Sodium Excretion With Increased Risk of Stroke. Kieneker LM et coll, 2018. Mayo Clin Proc. doi: 10.1016/j.mayocp.2018.05.028.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30244812

Mai 2017 révisé en février 2019 © Viviane de La Guéronnière

 

 

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