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Maigreur naturelle ou insuffisance calorique ?
La maigreur constitutionnelle
Certaines personnes sont maigres de façon naturelle, « constitutionnellement », tout en consommant autant de calories que des personnes de poids normal. Leur situation s’explique par leur métabolisme : leurs dépenses énergétiques rapportées à leur masse maigre sont particulièrement élevées, elles « brûlent » davantage leurs graisses. Elles n’ont aucun trouble métabolique, et sont en bonne santé. Elles souhaitent plutôt grossir et n’ont pas de rapport problématique avec leur alimentation.
La restriction calorique
Ailleurs, la maigreur s’explique par une réduction volontaire de la prise calorique, dans le cadre d’une anorexie mentale, ou pour des raisons professionnelles ou sociales (mannequinat par exemple). Si cette restriction calorique est importante, par exemple de l’ordre de 35% des calories, il existe des perturbations hormonales et métaboliques.
Enfin, la maigreur peut être liée à une autre maladie ou au tabagisme, à traiter plus particulièrement.
Pourquoi la maigreur (IMC inférieur à 18,5) est-elle moins favorable que la marge 20-25 ?
La maigreur par restriction alimentaire est un facteur de risque pour la santé générale. La couverture des besoins nutritionnels (y compris vitamines et minéraux) devient plus difficile, et peut tendre vers une forme de malnutrition. Ceci peut avoir un impact négatif sur la santé générale à long terme. En pratique, il est donc raisonnable de ne pas s’imposer de restriction calorique en deçà d’un IMC de 18,5. Difficile, pour certains, de s’en convaincre ? Quoi qu’il en soit, manger très qualitatif et équilibré, et faire la part belle aux fruits et légumes, aux céréales complètes, aux huiles de qualité, au poisson, apportera du positif.
Prendre des risques pour travailler ?
Cela pose aussi la question de la maigreur requise pour certains mannequins. Les agences et ou les marques peuvent exiger un IMC de l’ordre de 16 voire moins pour d’improbables raisons esthétiques, dérisoires par rapport à la santé des modèles. Pour un IMC de 15 chez des personnes à priori bien portantes et non fumeuses, on observe que la mortalité générale est doublé.
Bien sûr, le monde de la mode pourra alléguer que les mannequins sélectionnés ont une maigreur constitutionnelle, non pathologique, et se nourrissent normalement. En réalité la différence est difficile à faire cliniquement. Une candidate qui a très envie de défiler pourra déclarer qu’elle mange plus que la réalité. Seules des investigations biologiques poussées permettraient de faire la différence entre maigreur constitutionnelle et restriction calorique. En réalité, divers témoignages indiquent qu’une restriction calorique importante n’est pas rare chez les modèles.
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La loi récemment votée, avec le recours aux médecins du travail pour déterminer l’état de santé ne résoudra pas le problème. En effet la différence entre une maigreur constitutionnelle, à priori non pathologique, et une restriction calorique est rarement accessible au praticien en l’absence d’une batterie d’examens complexes. Une jeune fille peut être en apparente bonne santé au moment où elle est examinée mais avec un bilan hormonal perturbé. Chez elle, une restriction calorique prolongée pourra avoir des effets néfastes à terme. La portée de ces risques santé n’a pas été suffisamment considérée.
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Mai 2017, mis à jour en Mars 2019 © Viviane de La Guéronnière
