Le régime paléolithique : nutrition et santé

Quels aliments consommaient nos ancêtres ? L’accord était-il (presque) parfait entre l’homme et la nature ? Un tel retour aux sources est-il une bonne idée aujourd’hui ?

Des besoins nutritionnels plus ou moins bien couverts

Côté apport nutritionnel, le régime paléo est riche en protéines (environ 20 à 30%), relativement pauvre en glucides (30 à 40%), plutôt riche en lipides (35 à 45%) mais limité en graisses saturées, et riche en graisses insaturées. Mis à part le calcium et la vitamine D, les besoins en vitamines et minéraux sont bien couverts, dépassant les recommandations ; le régime est riche en antioxydants grâce aux végétaux. Le déficit  en calcium est lié à la faible prise de produits laitiers. A la période paléolithique, les besoins en  vitamine D étaient assurés par l’exposition solaire ; le poisson pouvait aussi en apporter. Aujourd’hui, un déficit en iode a aussi été récemment signalé : par manque de produits laitiers, de sel de table iodé, associé aussi à une prise de produits de la mer insuffisante. Dès lors, vigilance au cours de la grossesse : mieux vaut alors éviter ce régime, sinon, prendre des compléments alimentaires.

Côté santé

La comparaison du régime paléolithique (ou une adhésion élevée à ce régime), aux régimes habituels des volontaires testés, a été réalisée dans plusieurs études :

• On observe une baisse de poids et du tour de taille avec le régime paléo.
• Augmentation de la satiété, aidant à réguler le poids
• Dans le sang, les triglycérides diminuent, tout comme le cholestérol total et LDL ; le « bon » cholestérol HDL augmente. La pression artérielle diminue, ce qui est bon pour la santé du coeur.
• Amélioration du contrôle glycémique, baisse de la glycémie à jeun, de l’HbA1c, ce qui favorable contre le diabète.
• Diminution des paramètres inflammatoires, ce qui est bon pour la santé en général.
• Il semble associé à une baisse de la mortalité.

Le monde a évolué

Quelques écueils cependant : l’ère paléolithique est derrière nous, et l’environnement n’apparaît plus tout à fait de la même façon. Ainsi la variété d’herbes et de végétaux consommés alors apportait des espèces très riches en calcium que nous ne consommons plus, d’où le déficit qui en découle aujourd’hui ;  et le plomb, maintenant largement répandu dans l’environnement, se concentre dans les os ; certaines recettes avec du bouillon d’os apparaissent  fortement contaminées avec ce métal. Il faut aussi se prémunir de dérives de ce type de régime, comme « un lait infantile » fait maison, à partir de foie et de bouillon d’os proposé par un Chef australien, à vrai dire particulièrement dangereux pour les nourrissons.

Enfin, si ce régime apparaît relativement équilibré (admettons qu’on y ajoute de l’eau minérale riche en calcium, qu’il soit riche en produits de la mer), il n’est peut-être pas si facile, dans nos sociétés occidentales, de se passer de tout apport en produits laitiers et en céréales, et ce surtout dans la durée (long terme), ce d’autant qu’en termes de santé cela ne se justifie pas.

A chacun son choix

Ainsi finalement, pour toute personne qui aime le régime paléo, pourquoi pas, mais attention aux extrapolations ou déviations farfelues ; ne pas oublier le calcium et l’iode ; et en cas de lassitude, le consommateur ne perdra rien en y ajoutant des produits laitiers ou des céréales complètes.

Dans une société en quête de repères alimentaires, la supériorité intuitive pour leurs bienfaits sur la santé, des aliments originels en comparaison des aliments transformés est un concept fort, la nature ne faisant pas les choses au hasard. Force est de constater que l’espérance de vie était tout de même beaucoup plus basse que maintenant, et qu’il y tout de même du bon à prendre dans la modernité- à chacun de faire son marché.

En savoir plus

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Le régime paléolithique – Biblio

Mai 2017, mis à jour en Mars 2019 © Viviane de La Guéronnière