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Le régime méditerranéen, un régime antipollution ?

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Bon à tout faire ?

Il est vrai que le régime méditerranéen apparait comme  « bon à tout faire » ; c’est pourtant crédible ici, parce que ce régime a des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Avec ses effets antioxydants il neutralise des substances toxiques, les radicaux libres. Or précisément, ces radicaux libres sont générés par beaucoup de polluants et font leur dangerosité. Cette bonne alimentation ne neutralise pas totalement les conséquences de la pollution, mais les diminue.

Protection du cœur

Récemment, une étude aux USA a confirmé que la pollution de l’air était bien associée à davantage de maladies cardiovasculaires ; mais l’augmentation de la mortalité correspondante était réduite si les participants suivaient bien le régime méditerranéen. Ces recherches ont porté sur plus d’un demi-million de personnes, suivies pendant 17 ans ; L’exposition aux polluants concernait les particules fines ou le dioxyde d’azote.

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Comment expliquer cette protection ?

D’autres travaux ont porté sur 3 types d’aliments caractéristiques du régime méditerranéen : le poisson (en fait de l’huile de poisson riche en oméga-3), l’huile d’olive et les fruits et légumes.

Les omégas-3 de l’huile de poisson

  • Ils stimulent des mécanismes de dépollution de notre organisme que la pollution au contraire affaiblit. Ce sont les enzymes antioxydantes SOD Mn/Cu (superoxyde dismutase à manganèse ou cuivre), et le glutathion qui sert à neutraliser et éliminer des espèces radicalaires oxydées.
  • De plus, la nocivité de la pollution à particules fines sur le cœur passe par le contrôle du rythme cardiaque. Avec la pollution, le cœur est moins capable d’adapter sa fréquence aux situations courantes de la vie car le système sympathique est sur-stimulé ; la conduction et la contractilité cardiaque sont aussi altérées. En augmentant au contraire le tonus vagal (stimulation du nerf parasympathique), les oméga-3 du poisson améliorent le contrôle de la fréquence et le bon fonctionnement des cellules du cœur dans ces cas de pollutions.

L’huile d’olive

La pollution aux particules fines perturbe aussi la capacité des vaisseaux à augmenter leur diamètre quand le débit sanguin augmente. Une prise régulière d’huile d’olive réduit cette perturbation qui favorise les maladies cardiovasculaires, comme l’a montré une étude expérimentale aux USA.

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Les brocolis

Ils stimulent d’autres systèmes épurateurs qui éliminent des substances nocives. Ainsi les polluants sont captés par un composé protecteur de l’organisme, le glutathion, qui joue en quelque sorte un rôle de balai. La liaison entre polluant et glutathion est assurée par les enzymes protectrices « GST ». Ces enzymes sont stimulées par une substance du brocoli, le glucoraphane. Ainsi en Chine, dans une région très polluée aux particules fines, un jus de brocolis pris chaque jour pendant 2 semaines a augmenté l’épuration du benzène de 61% et du peu engageant acroléine de 23% en comparaison du placebo.

Faire ce que l’on peut

Il n’est pas évident, à l’échelon individuel, d’agir sur la pollution extérieure. Mais bien s’alimenter apporte dans un certaine mesure une protection. Les aliments présentés ici ne sont sans doute pas les seuls efficaces, mais ils ont le mérite d’avoir été étudiés. Il n’est pas certain non plus que le jus de brocolis quotidien de l’étude chinoise soit indispensable pour se protéger ; le glucoraphane est apporté par tous les crucifères. Finalement, la nature nous propose des antidotes, certes partielles, contre les aléas de la pollution de l’environnement, dont il faut profiter.

Juin 2019©Viviane de La Guéronnière

En savoir plus

Le régime méditerranéen, un régime antipollution ? – Biblio

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