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Les aliments ultra-transformés – Biblio

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Les aliments ultra-transformés, quels effets sur la santé ?

Poids

Dans cette étude expérimentale, une part importante d’aliments ultra-transformés dans le régime pendant 15 jours augmente le poids de 0,9 kg, alors que chez ces mêmes volontaires une part importante d’aliments entiers réduit le poids de 0,9 kg, soit un différentiel de 1,8 kg. Ultra-Processed Diets Cause Excess Calorie Intake and Weight Gain: An Inpatient Randomized Controlled Trial of Ad Libitum Food Intake. Hall D et coll., 2019. Cell Metabolism, doi:10.1016/j.cmet.2019.05.008. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31105044

La part des aliments ultra-transformés (achat des ménages) atteint selon cette étude atteint une médiane de 26,4% pour 19 pays, avec une moyenne de 10,2% au Portugal et 13,4% en Italie et 46,2% en Allemagne et 50,4% au Royaume-Uni. Il existe un lien positif entre cette part et la prévalence de l’obésité chez les adultes. Après ajustements, chaque point supplémentaire de part d’aliments transformés est associée à 0,25 point de prévalence d’obésité. Household availability of ultra-processed foods and obesity in nineteen European countries. Monteiro CA et coll., 2018. Public Health Nutrition. doi:10.1017/S1368980017001379. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28714422

Dans cette analyse d’un ensemble d’études, la plupart d’entre elles montrent une association positive entre consommation d’aliments ultra-transformés ou boissons sucrées, et masse grasse au cours de l’enfance et l’adolescence. Consumption of ultra-processed foods and body fat during childhood and adolescence: a systematic review. Costa CS et coll., 2018. Public Health Nutr. doi: 10.1017/S1368980017001331. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28676132

Sur ce suivi de 307 enfants au Brésil âgés de 4 à 8 ans, l’énergie apportée par les aliments ultra-transformés est de 42% en âge préscolaire et 48% en âge scolaire. La part de l’alimentation ultra-transformée est un prédicteur de l’accroissement du tour de taille de l’âge préscolaire à l’âge scolaire, mais pas du métabolisme du glucose. Ultra-processed food consumption and its effects on anthropometric and glucose profile: A longitudinal study during childhood. Costa CS et coll., 2019. Nutr Metab Cardiovasc Dis. doi: 10.1016/j.numecd.2018.11.003. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30660687

Les régimes alimentaires occidentaux « western » sont caractérisés par un apport élevé en sucres, graisses saturées, en sucre, une pauvreté en fibres. Mais aussi, un déséquilibre de la flore digestive. Les aliments ultra-transformés sont liés à l’obésité en lien avec l’apport en micronutriments et la densité énergétique, certains additifs et des produits de glycation avancée par les traitements thermiques. Ces effets pourraient passer un stress du microbiote. A noter comme mécanisme anti-satiété aussi la pauvreté en fibres, les édulcorants et émulsifiants, les HFCS, la réaction de Maillard. Miclotte L., Van de Wiele T. Food processing, gut microbiota and the globesity problem. Crit Rev Food Sci Nutr. 2019 Apr 4:1-14. doi: 10.1080/10408398.2019. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30945554

Dans cette observation sur l’étude Nutrinet sur 74470 personnes, les aliments ultra-transformés représentent 18,4% en poids et 35,9% en calories. Il sont associés avec le surpoids et l’obésité et moins de prise de fruits et légumes et plus de produits sucrés et de boissons sucrées, de prise énergétique et de sucres ajoutés, moins de fibres et de béta-carotène et de calcium. Julia C et coll., 2018. Public Health Nutrition, doi:10.1017/S1368980017001367. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28703085

Nutrition

Dans cette observation de deux populations d’adolescents à Taiwan à 16 ans d’écart, les auteurs observent que la consommation d’aliments ultra-transformés est passée de 21 à 25%. Celle-ci est associée à une prise plus élevée de graisses saturées, moins d’insaturés de fibres et de micronutriments. Secular trend towards ultra-processed food consumption and expenditure compromises dietary quality among Taiwanese adolescents. Chen YC et coll., Food & Nutrition Research 2018,doi:10.29219/fnr.v62.1565. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30258346

En Belgique, la consommation d’aliments ultra-transformés atteint 33% de l’énergie chez les enfants, et 29% chez les adultes et adolescents. Il s’agit essentiellement de charcuteries, gâteaux et biscuits, boissons sucrées. Les aliments ultra-transformés sont associés positivement avec la consommation de sel et de graisses saturées, et les aliments non transformés négativement avec les graisses saturées et les fruits et légumes. Consumption of ultra-processed food products and diet quality among children, adolescents and adults in Belgium. European Journal of Nutrition, 2019. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30511164

Dans cette observation aux USA, la consommation d’aliments ultra-transformés atteint 57,9% et apporte 89,7% des sucres ajoutés. Ultra-processed foods and added sugars in the US diet: evidence from a nationally representative cross-sectional study. Steele EM et coll, 2016. BMJ Open doi:10.1136/bmjopen-2015-009892. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26962035

Cardiovasculaire

Dans ce suivi des volontaires de l’étude française Nutrinet, sur 5 années, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à une augmentation de risque des maladies cardiovasculaires. Par part de 10% (en poids) de ces aliments dans le régime, le risque global des maladies cardiovasculaires augmente de 12%, celui des maladies coronariennes de 13%, et de maladies cérébrovasculaires (AVC) de 11%.Ultra-processed food intake and risk of cardiovascular disease: prospective cohort study (NutriNet-Santé). Srour B et coll., 2019. BMJ, doi: 10.1136/bmj.l1451.  https://www.bmj.com/content/bmj/365/bmj.l1451.full.pdf

Dans ce suivi d’une population d’enfants défavorisés au Brésil, la consommation d’aliments ultra-transformés atteint 42% à 3-4 ans et 49% à 7-8 ans. Cette consommation est associée à la cholestérolémie totale et au cholestérol LDL. Consumption of ultra-processed food products and its effects on children’s lipid profiles: A longitudinal study. Rauber F et coll., 2015. Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases, doi : 10.1016/j.numecd.2014.08.001. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25240690

Dans cette observation d’une population aux USA, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à une augmentation de risque du syndrome métabolique, de 4% par incrémentation de 10% d’aliments ultra-transformés en calories. Comparé à une part de moins de 40%, une part de plus de 71% augmente le risque de 28%. Le risque est plus fort chez les adultes jeunes (risque quasi doublé entre consommations extrêmes). Dietary share of ultra-processed foods and metabolic syndrome in the US adult population. Steele EM et coll., 2019. Prev Med. doi: 10.1016/j.ypmed.2019.05.004. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31077725

Cancers

Dans ce suivi de 104980 personnes en France, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à une augmentation de risque de l’ensemble des cancers, soit +12% pour 10% supplémentaires de proportion d’aliments ultra-transformés, et plus particulièrement +11% pour le cancer du sein. Les aliments ultra-transformés sont les pains, viennoiseries emballés ; snacks sucrés ou salés emballés ; les confiseries et desserts ; sodas et boissons sucrées ; boulettes de viande, nuggets de volaille et de poisson et autres produits carnés reconstitués transformés avec adjonction d’agents de conservation autres que le sel (par exemple, nitrites) ; nouilles et soupes instantanées ; plats cuisinés congelés ou de longue conservation ; et autres produits alimentaires fabriqués principalement ou entièrement à partir de sucre, d’huiles et de graisses et d’autres substances qui ne sont pas couramment utilisées dans les préparations culinaires telles que les huiles hydrogénées, modifiées des amidons et des isolats de protéines. Les procédés industriels comprennent notamment l’hydrogénation, l’hydrolyse, l’extrusion, le moulage, le remodelage, le prétraitement par friture. Des agents aromatisants, des colorants, des émulsifiants, des humectants, des édulcorants non sucrés et d’autres additifs cosmétiques sont souvent ajoutés à ces produits pour imiter les propriétés sensorielles des aliments non transformés ou peu transformés et de leurs préparations culinaires ou pour masquer des qualités indésirables du produit final. Fiolet T et coll., 2018. Consumption of ultra-processed foods and cancer risk: results from NutriNet-Santé prospective cohort. BMJ doi: 10.1136/bmj.k322. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29444771

Mortalité

Dans ce suivi d’une large population aux USA, les personnes qui ont une consommation élevée d’aliments ultra-transformés (quartile supérieur de boissons sucrées ou édulcorées, lait sucré, saucisse ou charcuteries, céréales sucrées, confiseries et desserts) augmentent leur risque de mortalité de 31% en comparaison du quartile inférieur. Ultra-processed food intake and mortality in the USA: results from the Third National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES III, 1988-1994). Kim H et coll., 2019. Public Health Nutr. doi: 10.1017/S1368980018003890. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30789115 

Dans ce suivi de 44551 Français, la consommation d’aliments ultra-transformés, qui représente 29% des calories et 14% du poids des aliments, est associée à la mortalité générale de 14% par incrémentation de 10% après ajustements multiples. Association Between Ultraprocessed Food Consumption and Risk of Mortality Among Middle-aged Adults in France. Schnabel L et coll., 2019. JAMA Intern Med. doi:10.1001/jamainternmed.2018.7289. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30742202

Dans ce suivi de près de 20000 participants en Espagne, une consommation élevée d’aliments ultra-transformés est associée à une augmentation de risque de la mortalité générale. Le risque est augmenté de 62% entre petits et gros consommateurs de ces produits ; sous un autre angle, il augmente de 18% par portion. Association between consumption of ultra-processed foods and all cause mortality: SUN prospective cohort study. Rico-Campà A et coll., 2019. BMJ, doi: 10.1136/bmj.l1949.  https://www.bmj.com/content/bmj/365/bmj.l1949.full.pdf 

Dépression

Dans ce suivi de 14907 anciens étudiants espagnols, âgés de 37 ans en moyenne, suivis 10 ans, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à la survenue de la dépression, avec une augmentation de 33% entre quartiles extrêmes après ajustements, à fortiori si le niveau d’exercice physique est bas. Ultra-processed food consumption and the incidence of depression in a Mediterranean cohort: the SUN Project. Gómez-Donoso C et coll., 2019. Eur J Nutr. doi: 10.1007/s00394-019-01970-1. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31055621

Dans ce suivi de près de 27000 adultes français non dépressifs à la base, la consommation d’aliments ultra-transformés est associée, 5 ans et demi plus tard, à une augmentation de risque de symptômes dépressifs, soit 10% par augmentation de 10% de prise d’aliments ultra-transformés. La moyenne de consommation est de 15% en poids et 32% en énergie. Considérant les classes d’aliments ultra-transformés, les associations sont significatives avec les sauces, les boissons sucrées et les graisses ajoutées, après ajustements multiples.  Prospective association between ultra-processed food consumption and incident depressive symptoms in the French NutriNet-Santé cohort. Adjibade M et coll., 2019. Doi : 10.1186/s12916-019-1312-y. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30982472

Addiction

Dans cette observation, les auteurs observent que la consommation d’aliments ultra-transformés chez les enfants est associée à l’addiction alimentaire selon l’échelle de Yale dans 24% des cas. Les biscuits et les saucisses sont les plus impliqués. Exploring the consumption of ultra-processed foods and its association with food addiction in overweight children. Filgueiras AR et coll., 2019. Appetite. doi: 10.1016/j.appet.2018.11.005. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30439381

Additifs

Dans cette étude expérimentale chez des enfants de 3 et 8/9 ans, une boisson contenant du benzoate de sodium et un mélange de colorants, sur une semaine, influence défavorablement l’hyperactivité des enfants. Food additives and hyperactive behaviour in 3-year-old and 8/9-year-old children in the community: a randomised, double-blinded, placebo-controlled trial. McCann D et coll., 2007. Lancet  DOI:10.1016/S0140-6736(07)61306-3.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17825405 

De cette revue sur le dioxyde de titane E171, les auteurs concluent qu’on ne peut exclure d’effets secondaires à long terme avec ce produit. La consommation des enfants notamment devrait être réduite en deça du seuil de sécurité actuellement proposé. Des études devraient être réalisées pour préciser ces niveaux. Critical review of the safety assessment of titanium dioxide additives in food. Winkler HC et coll., 2018. J Nanobiotechnol, doi:10.1186/s12951-018-0376-8. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29859103

Mai 2019 © Viviane de La Guéronnière

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