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Quels sont les vrais effets du chocolat sur le cœur ?

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Photo Pixabay - dghchocolatier

Une découverte au Panama

L’histoire des bénéfices du chocolat sur la santé a été l’objet d’une véritable saga médicale à partir des années 90. A ce moment au Panama, des scientifiques se sont demandés pourquoi la pression artérielle des Indiens Kuna, sur l’île de San Blas, était beaucoup plus basse qu’à Panama City, la capitale. Après avoir vainement cherché du côté génétique, ils se sont avisés de l’importante consommation de cacao de cette population, les cacaoyers poussant en abondance sur l’île San Blas. Les études scientifiques ont alors confirmé ces bénéfices.

Le chocolat est lié à une baisse de maladies cardiovasculaires

Beaucoup d’observations ont été faites sur des populations. En bilan, les plus gros consommateurs de chocolat, comparés à ceux qui en prennent le moins présentent une baisse de risque de maladies coronariennes (type infarctus) de 10%, d’AVC de 16%, et de diabète de 18%, selon une revue d’études. Un maximum de bénéfices serait atteint vers 2 à 3 portions de 30 g par semaine, en évitant de dépasser 5 à 6 de ces portions. Ajoutons des effets potentiellement favorables contre la survenue de l’insuffisance cardiaque et les maladies artérielles périphériques.

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Comment ça marche

Mais comment un produit gras et sucré, (graisses saturées + sucres ajoutés), encore parfois étiqueté « malbouffe », peut-il être favorable à la santé ?

L’explication par la composition

Côté protection

  • Le chocolat contient de puissantes substances protectrices, des flavanols, qui améliorent la pression et la circulation artérielle.
  • Le magnésium et le potassium qu’il contient sont autant d’éléments favorables contre les maladies cardiovasculaires et le diabète.

Des aspects négatifs à relativiser

  • Les matières grasses du chocolat. Un tiers d’entre elles sont insaturées, donc même favorables à un bon équilibre alimentaire. Le reste est saturé, mais la moitié de ces graisses saturées sont plus neutres pour la santé cardiovasculaire, car il s’agit d’acide stéarique. La proportion de graisses saturées défavorable, sans être négligeable, est donc réduite.
  • Les sucres ajoutés n’apportent pas de bénéfices, sinon de rendre consommable le cacao qui seul, est très amer. Il faut donc les comptabiliser dans l’apport journalier : pour du chocolat qui est composé pour moitié de sucre (situation courante), un cinquième d’une tablette classique (20 g) apporte 10 g de sucre, soit un cinquième des recommandations maximum en sucre (50 g pour 2000 Calories quotidiennes). Pardon pour ces calculs ! Ils donnent quand même un ordre d’idée.
Photo Pixabay – janiceweirgermia

Les mécanismes

Les flavanols du cacao améliorent le débit du sang dans les artères en intervenant sur leur paroi et en les dilatant ; ils  augmentent le « bon » cholestérol HDL et réduisent les triglycérides ; ils augmentent la sensibilité à l’insuline et diminuent les marqueurs inflammatoires.

Bilan final, force est de constater, selon les observations actuelles, que le « chocolat moyen », tel que relevé dans les études est globalement positif et protecteur. En effet il est rare que les études entrent dans le détail du type de chocolat. Ceci étant, ces résultats sont à affiner car un chocolat noir riche en flavanols, avec ses authentiques matières grasses (et non graisses ajoutées, palme ou coco…), et relativement limité de sucre est vraisemblablement meilleur qu’une version opposée.

Quelle quantité ?

Une demi- à une tablette par semaine est associée à des effets favorables, selon les recherches. Le repère sur l’apport en sucres, soit 50 g pour une tablette de 100 g, soit la limite maximum recommandée par jour (base 2000 Calories), est aussi utile pour guider sa consommation. Et surtout, prenez-y du plaisir !

Photo Pixabay – skoddeheimen

En savoir plus

Chocolat contre maladies cardiovasculaires – Biblio

 

Avril 2019, © Viviane de La Guéronnière

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