Photo Pixabay - mariagarzon
Quand bébé pleure, les parents sont souvent désemparés ! Mais après s’être assuré que l’enfant n’a pas réellement faim, il faut éviter de recourir au biberon ou tout autre aliment pour l’apaiser.
En effet, les aliments peuvent alors représenter une consolation, et l’enfant pourra plus tard prendre l’habitude d’y recourir face à une difficulté.
Une équipe de chercheurs en pédiatrie et psychologie aux Pays-Bas a étudié comment des enfants se comportaient après avoir reçu des aliments comme consolation à l’âge de 6 mois. Ils ont suivis près de 4000 enfants de 6 mois à 10 ans. Ceux qui recevaient couramment « une alimentation-consolation » à 6 mois présentaient, en moyenne, un indice de masse corporelle (poids/taille²) un peu plus élevé que les autres enfants, après prise en compte de biais, à 6 et 10 ans. Ceci s’expliquait par « l’alimentation émotionnelle » chez ces enfants, c’est-à-dire l’utilisation des aliments pour se sentir mieux face à un stress émotionnel, et non en rapport avec la faim. Cette étude montre que ce trait peut persister dans l’enfance, et perturber une gestion normale de l’alimentation – c’est à dire manger quand on faim.
Certes, il n’est pas toujours facile d’identifier si un bébé qui pleure a faim ou non. On peut se repérer avec les recommandations alimentaires du pédiatre, l’attirance vis-à-vis du biberon quand il est présenté à l’enfant, la courbe de poids et bien évidemment l’avis du médecin.
Après le check-list habituel (propreté, faim, sommeil…), mieux vaut prendre l’enfant dans les bras s’il pleure et le bercer plutôt que lui donner à manger.
Et pour les parents, souvent le plus difficile, essayer de dédramatiser !
Source
Using Food to Soothe in Infancy is Prospectively Associated with Childhood BMI in a Population-Based Cohort. Jansen PW et coll., 2019. The Journal of Nutrition, doi : 10.1093/jn/nxy277. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30989177
Avril 2019 © Viviane de La Guéronnière