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Quels sont les vrais bénéfices de la vitamine D?

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Des observations interpellantes

L’histoire de la vitamine D est celle d’une vitamine dont l’insuffisance (mesurée par sa concentration sanguine) est associée à de très nombreuses maladies. Avec l’espoir de réduire la survenue de ces maladies par un « bon statut », grâce à des compléments alimentaires par exemple…

La vitamine D présente dans notre corps provient de plusieurs sources :

  • L’exposition solaire ; l’organisme fabrique lui-même de la vitamine D. Cela commence par l’action des rayons UV sur le cholestérol dans le sang, à travers la peau.
  • Les aliments, notamment les poissons gras.
  • Les compléments, dont les doses et les formes sont nombreuses

Suite à une étude ne montrant pas de lien protecteur entre la vitamine D et une maladie, un journaliste médical commentait : « La vitamine D : enfin une chose qu’elle ne fait pas ».

Photo Pixabay – Ana_J

Le potentiel impressionnant de la vitamine D

En effet, la liste des maladies associées à une insuffisance en vitamine D (mesurée par le taux sanguin) est très, très longue. Citons : asthme, infections, maladies pulmonaires, maladies auto-immunes, arthrites inflammatoires, déclin cognitif et maladie d’Alzheimer, maladies cardiovasculaires, diabète, ostéoporose et fractures, chutes, force musculaire, rachitisme bien sûr, dépression, sclérose en plaques, cancers colorectal, du sein, du pancréas, du poumon, dépression et pour clôturer le tout, la mortalité générale. En clair, ces maladies surviennent plus fréquemment quand le taux sanguin de vitamine D est bas.

La voie vers une panacée universelle ?

Toutes ces découvertes ouvraient l’espoir d’une amélioration de santé publique rapide et à peu de frais. Il est en effet facile d’améliorer une insuffisance en vitamine D dans le sang, en consommant ladite vitamine. Néanmoins, observation n’est pas causalité, et les bénéfices supposés doivent être confirmés par des tests cliniques, complémentation en vitamine D contre placebo, pour s’assurer de l’authenticité du rôle du nutriment.

Photo Pixabay – PublicDomainPictures

Promesses tenues et déceptions

Ont donc suivi des cascades d’études expérimentales. A vrai dire, la conception de ces expérimentations n’est pas si simple, car il existe différentes formes de vitamine D (D2 ou D3). L’échelle des doses est potentiellement très large (de 200 à 5000 UI par jour).  Les modalités d’administration sont nombreuses, de la charge annuelle à de petites doses quotidiennes. Enfin  la durée des tests va de quelques semaines à plusieurs années, sans compter les caractéristiques des personnes étudiées (âge, état de santé…). Ajoutons que si la prise de vitamine D en augmente la concentration dans le sang, elle est loin d’être le seul acteur. L’exposition de la peau au soleil, des facteurs génétiques et l’alimentation interviennent aussi.

Bilan

  • La vitamine D améliore l’asthme, notamment de l’enfant. Elle améliore la force musculaire et réduit les chutes (à tous âges), le risque de fracture, éventuellement avec du calcium et de l’activité physique. Enfin, bénéfice de poids, elle réduit le risque de mortalité générale de 7 à 10% environ, selon les études disponibles.
  • En revanche, à date, et selon les protocoles réalisés, les bénéfices de la vitamine D en complémentation n’ont pas été confirmés pour la prévention des maladies cardiovasculaires, cancers, arthrite, déclin cognitif et maladie d’Alzheimer, infections, diabète, maladies inflammatoires, dépression ; cela ne veut pas dire que la vitamine D n’a pas d’intérêt contre ces maladies mais le mode d’efficacité, si efficacité il y a, est plus compliqué. La vitamine D fabriquée à partir de l’exposition solaire pourrait jouer un rôle propre.
Photo Pixabay – mknotzer

Finalement, si les discordances entre observations et expérimentations pour certaines maladies sont déconcertantes, il reste que les bénéfices objectivés de la vitamine D, sur la mortalité notamment, sont importants.

Zoom sur les bénéfices de la vitamine D

Contre les fractures ostéoporotiques

Une association de vitamine D de l’ordre de 800 UI par jour avec du calcium 1000 mg par jour réduit le risque de fracture de la hanche de 30% et des vertèbres de 15%, chez des séniors.

Sur la force musculaire et les chutes

La vitamine D augmente aussi la force musculaire et le risque de chutes, chez les séniors et les adultes plus jeunes, comme des danseurs. Les doses sont de 1000 UI chez les séniors ; et à titre indicatif, chez des danseurs professionnels âgés de 30 ans en moyenne, 2000 UI voire plus.

Photo Pixabay – tpsdave

Contre l’asthme

La vitamine D pour des doses de 500 à 1200 UI par jour semble réduire les poussées paroxystiques d’asthme, notamment chez les enfants.

Sur la mortalité

La vitamine D3 en compléments (mais pas la vitamine D2), réduit la mortalité générale de l’ordre de 6 à 11% dans les populations étudiées. Les effets sont observés à tous âges chez les adultes, et sont d’autant plus marqués qu’il y avait un déficit à la base. Les doses efficaces sont de l’ordre de 600 à 800 UI notamment. Cette efficacité sur la mortalité générale, mais aussi cardiovasculaire générale, par cancers et autres suggère que les bénéfices de cette vitamine sur les maladies n’ont pas encore été bien explorés.

Point de vue de santé publique

L’Agence européenne de sécurité alimentaire EFSA vient d’élever le niveau des recommandations en vitamine D de 200 à 600 UI/j.

Reste qu’il est illusoire de trouver les 600 UI dans l’alimentation. Prenons des champions de la vitamine D, hareng,  maquereau ou la sardine, il faudrait en prendre  100 à 250 g /j pour couvrir ces besoins ! En été, on s’expose au soleil, et l’organisme produit de la vitamine D sous l’action des UV.  En dehors de l’été il est nécessaire de prendre des compléments pour assurer sa couverture quotidienne. On peut prendre par exemple de la vitamine D en gouttes journalières voire hebdomadaires, de 600 à 800 UI/j.

Photo Pixabay – MP1746

Il est fort possible que nos ancêtres, même en hiver, étaient davantage exposés que nous au soleil. Ils fabriquaient donc davantage de vitamine D et couvraient leurs besoins. Les habitants des latitudes nord, sous l’obscurité prolongée des hivers, se nourrissaient de poissons très riches en cette vitamine et n’étaient sans doute pas déficitaires non plus. La complémentation en cette vitamine pourrait répondre à la modification de nos modes de vie.

En savoir plus

Les bénéfices de la vitamine D : Biblio

Mai 2017, révisé en Mars 2019 © Viviane de La Guéronnière

 

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